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LES SITES AGREGATEURS DE RESSOURCES (2)

24 Janvier 2013, 21:12pm

Publié par Eva Legras

Au niveau international :

 

La recherche en histoire ne connaît pas de frontières ; il n’est pas rare que les corpus traités par les historiens fassent appel à des manuscrits ou archives provenant de collections étrangères, ne serait-ce qu’en raison de la grande mobilité qu’ont connu ces documents dès la période médiévale, comme nous avons déjà eu l’occasion de le souligner.

 

Il en va de même pour la littérature secondaire : travailler sur des aires géographiques extérieures à la France implique qu’une grande part des ouvrages dont l’on a besoin se trouve souvent à l’étranger, et donc malaisé d’accès.

 

C’est pourquoi se fait de plus en plus sentir le besoin de disposer d’outils qui mettent en commun les ressources numériques de différents pays pour faciliter le processus de recherche.  ...

Internet Archive :

 

Internet Archive est une organisation à but non lucratif dont le but est de constituer une gigantesque bibliothèque sur Internet regroupant tous les documents numérisés librement diffusables, que ce soit parce qu’ils sont tombés dans le domaine public ou parce qu’ils disposent d’une licence les y autorisant, comme Creative Commons. Internet Archive met ainsi gratuitement à disposition des livres, mais aussi des documents audio et vidéo. Il s’agit ainsi d’une intéressante alternative à Google Books, davantage connu du grand public.

L’option de recherche avancée présente de nombreuses fonctionnalités, qui permettent de préciser sa requête avec une grande finesse :

<http://archive.org/advancedsearch.php>

<http://archive.org/advancedsearch.php>

<http://archive.org/advancedsearch.php>

<http://archive.org/advancedsearch.php>

<http://archive.org/advancedsearch.php>

<http://archive.org/advancedsearch.php>

Toutefois, le néophyte se retrouve confronté à une très grande variété de termes qui parfois ne sont pas très parlants pour le non-spécialiste. La recherche avancée constitue par conséquent un outil peu aisé d’accès qu’il est nécessaire d’apprivoiser pour en tirer le meilleur.

 

Internet Archive est une excellente alternative à Google Books. Ses collections sont riches, grâce aux nombreux partenariats passés avec des bibliothèques du monde entier. En outre, son interface de consultation des ouvrages est particulièrement agréable à l’usage, et d’une grande maniabilité.

LES SITES AGREGATEURS DE RESSOURCES (2)

Exemple de l’exemplaire d’un périodique (Revue Celtique), daté de 1905 <http://archive.org/stream/revueceltiqu26pari - page/n7/mode/2up>

Une barre de recherche permet de rechercher les occurrences d’un mot ou d’une expression dans le document, mais comme elle fonctionne grâce à la technique de l’OCR (reconnaissance optique des caractères), elle n’est pas forcément efficiente à 100%.

 

Finalement, les principales limites d’Internet Archive résident dans la présentation des résultats. Les titres sont parfois approximatifs, et exigent alors de l’usager de les vérifier un par un pour trouver l’objet de sa recherche. C’est par exemple le cas pour les exemplaires du périodique Zeitschrift für celtische Philologie, dont les titres de la plupart des exemplaires numérisés ne comportent pas de numéro permettant de les différencier :

<http://archive.org/search.php?query=zeitschrift%20f%C3%BCr%20celtische%20philologie>

<http://archive.org/search.php?query=zeitschrift%20f%C3%BCr%20celtische%20philologie>

Pour finir sur une note originale, Internet Archive a récemment mis en place un outil appelé « Wayback Machine » : il permet de visualiser des pages d’internet telles qu’elles étaient à une date donnée dans le passé. Du point de vue de l’historien, cela peut se révéler très utile pour ceux qui s’intéressent à tout ce qui touche au développement du web.

Prenons l’exemple du site de l’Enssib (Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l’Information et des Bibliothèques). Grâce à l’option de recherche avancée, on peut voir toutes les dates où le site a été archivé et qu’on peut visualiser.

Il est ainsi possible de parcourir le site de l’école telle qu’il était le 19 juillet 1997 :

Europeana :

 

Europeana a pour ambition de constituer la bibliothèque numérique européenne. Née d'une volonté politique au milieu des années 2000 et activement défendue en France par le président J. Chirac, elle fut finalement lancée en 2008 et propose aujourd'hui un point d'accès unique vers les ressources numériques des bibliothèques, archives, musées et collections audiovisuelles européennes.

 

Outre sa fonction première, le site propose également des expositions virtuelles, un blog régulièrement alimenté par des billets autour d'un document, d'une collection ou d'un événement. Il offre en outre aux usagers un espace personnel, « mon Europeana », où ils ont la possibilité de sauvegarder les documents qui les intéressent et leurs recherches, ainsi que de les taguer.

La recherche :

 

Le site est actuellement en train de changer de portail en modifiant les options de recherche, ce qui ne peut être que pour le mieux. En effet, l'interface proposée jusqu'à présent ne présentait qu'une barre de recherche simple, sans aucune possibilité pour préciser sa requête en amont.

Les seules fonctionnalités possibles pour cela n'apparaissent que sur la page des résultats, afin d'affiner ces derniers.

Le prochain portail, qu'il est possible de visualiser dès aujourd'hui, pallie en partie à cette fâcheuse lacune en proposant une poignée d'entrées différentes : titre, auteur, lieu …

Les possibilités sont néanmoins très loin de ce que l'on pourrait attendre d'un tel outil, et ne permettent toujours pas la fonction élémentaire de croisement entre différentes entrées pour préciser une requête.

 

Les résultats :

 

Ils prennent la forme d'une notice présentant brièvement le document ainsi que son contenu. Sont également précisées sur le côté les éventuelles licences qui lui sont attachées, ainsi que l'institution dont il est issu.

 

Pour visualiser le document, le site propose un lien vers la collection numérique de son établissement d'origine. Europeana n'est donc pas une Gallica européenne, mais un point d'accès centralisé permettant d'effectuer des recherches (d'une précision malheureusement limitée) sur une large sélection de bases à la fois (pour une analyse plus poussée sur ces questions, cf. Alexandre Moatti, « Bibliothèque numérique européenne : de l'utopie aux réalités », 2013).

 

Malgré ses restrictions, cet outil a toutefois l'avantage d'exister, et pour une approche générale d'une problématique donnée ne doit pas être négligé si l'on considère le temps nécessaire à la consultation de chaque catalogue séparément.

 

Enfin, on peut noter à l'attention des médiévistes qu'Europeana est à l'origine d'un projet de numérisation de manuscrits médiévaux appartenant à d'anciennes collections  aujourd'hui dispersées dans plusieurs établissements européens. Ce projet, qui a pour nom Europeana Regia, a donné lieu à la création d'un site spécifique. L'objectif initial était de permettre aussi bien à un public de chercheurs d'effectuer des recherches dans ses collections et d'obtenir des données d'une grande précision, qu'à un public néophyte de naviguer entre les manuscrits dans une démarche de découverte, le tout dans la même interface.

 

Finalement, les deux approches ont été séparées : le site autonome s'adresse clairement à des spécialistes désireux de trouver des notices similaires à celles d'un fonds ancien, tandis que le site général Europeana propose une exposition virtuelle autour des mêmes manuscrits dans une démarche de découverte et de vulgarisation.

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